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Protégez vos yeux de la lumière bleue

Léa Vandeputte
Par Léa Vandeputte (Journaliste Ciem)
Résumé
Nous restons plusieurs heures par jour devant nos écrans. La lumière bleue qu’ils émettent doit-elle nous inquiéter ? Passons en revue ses effets sur la santé et les solutions à privilégier.
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Lumière bleue
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La lumière bleue est émise par le soleil mais aussi par les sources lumineuses artificielles, comme les écrans des télévisions, des ordinateurs, des tablettes et des smartphones ou les ampoules LED. La partie du spectre visible de couleur bleue perçue par nos yeux s’étend du bleu turquoise au bleu violet. « C’est cette dernière portion, dont la longueur d’onde est la plus courte (située entre 415 et 455 nanomètres), qui est nocive », indique la professeure Claude Speeg-Schatz, présidente de la Société française d’ophtalmologie (SFO).

Des effets au long cours

La lumière bleue peut provoquer à court terme une perturbation du filtre lacrymal, ce qui engendre une gêne, des picotements, une sécheresse oculaire, voire des douleurs. Mais « les signes cliniques visibles liés à la dangerosité de la lumière bleue n’apparaissent en fait qu’après une très longue période d’exposition », constate la professeure, avant de préciser : « Ce sont les sources lumineuses rapprochées, de grande intensité et dont le spectre est chargé en courtes longueurs d’onde qui peuvent être dangereuses. » Elle ajoute : « La grande énergie que transporte la lumière bleue et son action spécifique dans les processus de dégradation des photorécepteurs est un facteur déterminant dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ». Première cause de cécité chez les seniors, cette maladie se traduit par une perte progressive de la vision centrale.

Les enfants plus fragiles

Les enfants sont particulièrement vulnérables aux effets de la lumière bleue. « Ils ont une longue espérance de vie, donc ils vont avoir une longue exposition à cette lumière fortement énergique, et ils n’ont quasiment pas de filtre anatomique naturel, ce qui augmente les risques, explique l’ophtalmologue. Avant l’âge de dix ans, ils sont plus fragiles, car leur cristallin [lentille transparente derrière l’iris, NDLR] ne filtre presque pas les courtes longueurs d’onde visibles, ni les ultraviolets (UV). Ils sont toutefois protégés au niveau de la macula [zone de la rétine située au fond de l’œil, NDLR] par des pigments jaunes en grande quantité qui absorbent les courtes radiations. Ce n’est qu’à partir de 20 ans que les UV sont totalement filtrés, et vers 50 ans que le cristallin, en jaunissant, coupe la lumière bleue. »

Limitez votre exposition

Pour se protéger, il est possible de choisir des lunettes aux verres spéciaux anti-lumière bleue. « Ils filtrent la portion la plus nocive, c’est-à-dire le bleu violet », constate la présidente de la SFO. Il est aussi conseillé de limiter le temps passé devant les écrans, surtout le soir. « La lumière bleue inhibe la production de mélatonine, l’hormone du sommeil, observe Claude Speeg-Schatz. Les adolescents qui restent sur leur téléphone ou devant les écrans passé une certaine heure n’arrivent alors plus à dormir. » Enfin, pour reposer vos yeux quand vous travaillez sur ordinateur : faites des pauses de cinq minutes toutes les heures, baissez au maximum la luminosité de l’écran et instillez des collyres hydratants en cas de sécheresse oculaire.


Léa Vandeputte - Journaliste Ciem
le Mardi 16 novembre 2021