J’ai de plus en plus de mal à me concentrer : pourquoi ?
« Les difficultés de concentration sont très fréquentes, prévient le docteur Philippe Marissal, médecin généraliste, aujourd’hui retraité, et président de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Bugey Sud dans l’Ain. C’est une thématique que l’on aborde de manière quasi-journalière en consultation et qui concerne les jeunes comme les anciens. » S’il est tout à fait normal de ne pas pouvoir maintenir son attention pendant des heures sur une activité et d’avoir des moments de distractions, le fait de ne pas pouvoir se concentrer plus de quelques minutes peut devenir problématique au quotidien.
Des idées parasites en cause
« Pour y arriver, il faut avoir l’esprit libre, explique le médecin généraliste. Les problèmes surviennent le plus souvent quand on a l’esprit occupé par quelque chose, que l’on est préoccupé. » Un conflit au travail, un divorce, un décès, le chômage, une situation de harcèlement, une maladie, un souci avec ses enfants ou ses parents… tous ces événements de vie peuvent venir interférer et empêcher notre cerveau de se focaliser sur sa tâche.
« Les difficultés de concentration ont, le plus souvent, des origines psychiques plus que somatiques, confirme Philippe Marissal. Mais il est important de faire le point avec son médecin généraliste qui sera à même de détecter une éventuelle pathologie. »
Quant aux écrans, souvent mis en cause, le généraliste estime qu’ils ont des effets indirects. « Leur utilisation demande de la concentration mais il s’agit d’un type de concentration bien spécifique, considère-t-il. Un enfant qui passe sa journée devant un écran, va rester attentif car il sera sans cesse stimulé. En revanche, il aura sans doute plus de difficulté à se fixer sur un exercice de calcul mental par exemple. Et c’est valable aussi pour les adultes. »
Se stimuler avec des activités que l’on aime
Une fois la cause identifiée, vous pouvez faire travailler votre capacité d’attention pour l’améliorer progressivement. « Vous pouvez vous lancer dans la lecture ou dans l’écriture en augmentant petit à petit le temps que vous y passez », conseille le médecin. Sudoku, mots croisés, jeux, méditation… à vous de trouver ce qui vous motive car, comme le rappelle Philippe Marissal : « la concentration est stimulée par le plaisir ».
Autre piste importante à creuser : activer sa vie sociale ! « Être en contact avec les autres favorise aussi la concentration, constate-t-il. Le fait de discuter, d’échanger avec des personnes sollicite de nombreuses parties du cerveau : il faut écouter, analyser, réfléchir à ce qu’on va dire puis s’exprimer. Tout cela demande de la concentration et le fait d’être régulièrement en groupe facilite petit à petit cet exercice. »
