Aller au contenu principal

Chute et rechute

Kevin Chassangre
Par Kevin Chassangre (Psychologue - psychothérapeute )
En savoir plus
Résumé
Découvrez le dernier épisode de notre série d’articles consacrée au changement. (Episode 6 sur 6)
Image
Chute et rechute
Corps

Épisode 6 : Chute et rechute.

Objectifs :

  • Détruire les mythes de la rechute
  • Reprendre le changement

 

Vous rechutez ? Vous n’êtes pas le.la premier.(ère), et vous ne serez pas le.la dernier.(ère). La rechute fait partie intégrante de tout processus de changement. D’ailleurs, si rechute il y a, c’est finalement une bonne nouvelle : elle nous indique que certains éléments étaient manquants dans les étapes 2, 3 ou 4. La rechute nous permet alors de reprendre les bases du cycle du changement afin de s’autoriser à le ré-initier plus solidement.

Rechute et/ou échec ?

En tant qu’être humain, nous sommes plus facilement éveillés par la peur ou la menace. Notre capacité à apprendre est donc améliorée si le résultat est négatif. L’échec représente un résultat négatif que nous n’avons pas envie de vivre. Autrement dit, nous apprenons à éviter l’échec et celui-ci nous fait peur.

Bien que la rechute fasse partie intégrante du processus de changement, nous sommes beaucoup à faire l’amalgame entre rechute et échec. Rien ne vous empêche d’adhérer à cette idée si vous y tenez mais, dans ce cas, considérez la question suivante : puisqu’en tant qu’être humain j’apprends davantage par l’échec, que puis-je apprendre de ma rechute ?

Acceptez de ne pas être parfait.e. C’est dur. Pourtant, c’est la réalité. Nous pouvons chercher à atteindre la perfection (et y mettre beaucoup d’énergie) mais elle ne sera jamais atteinte. Car la règle de la perfection sort de tout contexte. Or, en tant qu’être humain, nous ne pouvons nous isoler d’un contexte (personnel, environnemental, événementiel, etc.). L’imperfection n’est pas négative, elle est universelle.

Même Superman échoue de temps en temps.

Où est le problème ?

Si vous avez tentez l’exercice du pantalon décrit lors de l’épisode 1, vous l’avez tout de suite identifié : le retour à une ancienne habitude (mentale ou comportementale, et certainement un peu des deux) se fait parfois tout simplement très facilement.

Quelle situation a provoqué cette rechute ?

Quelle pensée permissive vous a autorisé.(e) à reprendre votre comportement-problème ?

Que pourriez-vous faire la prochaine fois ?

Reprenez l’épisode 3 et relisez et/ou complétez votre balance décisionnelle : il y a certainement de nouveaux avantages et inconvénients à inscrire dans le changement et le non-changement.

Et poursuivez ensuite aux étapes suivantes, comme vous l’avez déjà fait. N’oubliez pas, le changement est un cycle, vous suivez juste successivement ses différentes étapes.

Ce que vous pouvez retenir :

- Une rechute n’est ni une preuve d’incompétence ni une preuve de nullité. Une rechute est une source d’apprentissage. En tant qu’être humain, nous n’apprenons jamais mieux que lors de situations négatives. Cela améliore d’ailleurs ensuite les possibilités de réussir à l’avenir. Pour chaque rechute rencontrée, identifiez ce qu’elle vous aura appris et comment elle vous aura fait grandir ou évoluer. Cela vous permettra d’en avoir moins peur.

- Que diriez-vous à votre meilleur.e ami.e s’il.elle était à votre place ? Sans aucun doute, vous seriez certainement soutenant.e. Apprenez donc à devenir votre propre meilleur ami.e plutôt que de vous rabaisser alors que vous avez besoin de soutien lors de moments difficiles. Cela nous arrive à tous. Optez pour l’indulgence plutôt que l’exigence.

- Le saviez vous ? En moyenne, un bébé tombe 2000 fois lorsqu’il apprend à marcher. En tant qu’adulte, nous exigeons généralement de nous-même de réussir PARFAITEMENT dès la PREMIÈRE fois lorsque nous apprenons quelque chose de nouveau (cela vaut aussi pour l’apprentissage de nouvelles habitudes). Si tous les bébés avaient cette exigence dans leur apprentissage, nous ne serions pas très nombreux.(ses) à marcher. Laissez-vous l’opportunité de chuter pour recommencer et persévérer.

- Acceptez que changer de jambe en mettant son pantalon amène son lot d’adaptation et de difficultés. En restant régulier.(ère), un nouvel automatisme va s’instaurer. Et ce pour votre plus grand bien.


Kevin Chassangre - Psychologue - psychothérapeute
le Mercredi 2 juin 2021